Prédiction des hospitalisations non-programmées chez les personnes âgées vivant dans la communauté à l‘aide d’une évaluation gériatrique standardisée courte en six items : résultats d’un repérage, une étude prospective de cohorte
Contexte
Nous avons précédemment développé et validé un outil clinique simple, appelé ER2, utilisé à l’entrée de l’hôpital lors d’une visite à l’urgence pour dépister les utilisateurs âgés susceptibles de subir des effets indésirables. ER2 fournit une stratification du risque en trois niveaux (faible, modéré et élevé), qui prédit une durée de séjour prolongé à l’hôpital, les réadmissions après une visite à l’urgence, la mortalité à l’hôpital et à long terme. ER2 remplit les nombreux critères nécessaires pour une stratification efficace et effective des risques d’hospitalisation non-programmée : facile à utiliser, objectif, standardisé et basé sur la collecte d’informations cliniques). Par conséquent, son utilisation dans les soins primaires pourrait être utile pour le continuum de soins. ER2 n’a pas encore été utilisé en soins primaires pour identifier les patients âgés de la communauté à risque d’hospitalisation non-programmée. Nous avons émis l’hypothèse que l’utilisation d’ER2 avec sa stratification a priori des risques pourrait prédire des hospitalisations non-programmées chez des patients âgés en soins primaires, qui consultent leur médecin de famille.
Objectif
- Examiner le lien entre les niveaux de stratification de risque a priori d’ER2 réalisés par un médecin de famille lors d’une consultation de soins primaires et les hospitalisations nonprogrammées à la suite d’incidents chez les personnes âgées vivant dans la communauté.
Méthode
Étude observationnelle de cohorte prospective basée sur la population générale. 668 participants (âge moyen 84,7 ± 3,9 ans; 64,7% de femmes) ont été recrutés par leur médecin de famille lors d’une visite de référence en soins primaires. ER2 a été réalisé lors de l’évaluation initiale et fournit une stratification du risque a priori en trois niveaux (faible, modéré, élevé).
Résultats
Les hospitalisations non-programmées ont été enregistrées au cours d’une période de suivi de six mois. L’incidence des hospitalisations non-programmées était corrélé avec le niveau de risque déterminé grâce à la stratification de l’ER2, la prévalence la plus élevée (35,3%) ayant été rapportée pour le niveau de risque élevé (p = 0,001). Le risque d’hospitalisation non-programmée pour le niveau de risque élevé était significatif (rapport de cotes brut (OR) = 5,48, P = 0,001 et OR complètement ajusté = 3,71, P = 0,032, ratio de risque (HR) brut = 4,20; P = 0,002 et HR complètement ajusté = 2,81; P = 0,035). Les répartitions de KaplanMeier concernant les hospitalisations non-programmées à la suite d’un incident différaient considérablement entre les trois niveaux de risque (valeur de p = 0,002). Les participants présentant un niveau de risque élevé étaient plus fréquemment admis à l’hôpital que ceux présentant un niveau de risque faible (P = 0,001).
Perspective
Des recherches complémentaires sont nécessaires pour confirmer ce premier résultat, avec comme perspectives de recommander l’utilisation de cet outil clinique en soins primaires le plus tôt possible afin de mettre en place une action préventive ou curative sur le facteur de risque amenant à une hospitalisation non-programmée.
Partenaire
Gérontopôle des Pays de la Loire, France Laboratoires MSD France