Étude sur les effets de la musique sur la santé des patients gériatriques hospitalisés

La musique est utilisée comme thérapie depuis de nombreuses années pour améliorer la santé, la communication et la qualité de vie. On lui attribue de nombreux avantages, notamment une meilleure qualité de vie, un contrôle de la douleur, une diminution de l’anxiété et des émotions positives chez les patients. La musique n’est pas seulement reconnue comme bénéfique pour les patients, elle est aussi peu coûteuse et sans effets indésirables. Cependant, seules quelques études ont examiné l’impact de la musique sur la population gériatrique, et encore moins en milieu hospitalier.
Cette étude vise à déterminer l’impact d’une intervention musicale sur la santé des patients admis dans une unité d’évaluation gériatrique.

L’étude a été conçue comme un essai clinique prospectif, randomisé et contrôlé, avec deux groupes parallèles et un étiquetage ouvert.

Les patients qui ont accepté de participer à cette étude ont été répartis au hasard dans deux groupes différents : un groupe intervention (participation à une séance de musique en direct) et un groupe contrôle (participation à une séance de télévision). Quatre fois par semaine, les participants ont été répartis au hasard entre le groupe musique et le groupe télévision. Les participants étaient des patients hospitalisés qui ont été admis au GAU du Centre hospitalier de St. Mary (Montréal, Québec, Canada) entre la fin du mois de juin 2017 et octobre 2017. Au total, 36 patients ont participé à l’étude. Ils ont été répartis au hasard entre le groupe intervention (groupe musique ; n = 20) et le groupe contrôle (groupe télévision ; n =16).

L’objectif principal était de déterminer l’effet des interventions sur la mobilité en utilisant le Time Up and Go et les tests de vitesse de marche. Cet objectif n’a pas été atteint, car les données relatives aux mesures de la mobilité n’ont pas pu être analysées en raison de la grande variabilité de la mesure et du petit nombre de participants (n = 17) qui ont effectué les tests, ce qui suggère que l’évaluation de l’effet de la musique sur la mobilité n’est peut-être pas réalisable dans cette population.

En revanche, l’objectif secondaire consistant à examiner l’effet sur les émotions (mesuré à l’aide de l’échelle visuelle analogique de l’humeur et de l’échelle d’évaluation des émotions observées, qui évaluent respectivement les émotions déclarées et observées) et les compétences en matière de communication (mesuré à l’aide de l’échelle Communication Behavior in Dementia) a permis d’obtenir des résultats clairs. Les participants du groupe musique ont été plus heureux et ont manifesté plus de plaisir que les participants du groupe visionnage de documentaires. Les participants aux sessions musicales ont également montré une augmentation plus importante des émotions positives et une diminution plus prononcée des émotions négatives, par rapport au groupe de contrôle. En ce qui concerne les compétences de communication, les analyses n’ont pas été poursuivies en raison d’un accord inter-évaluateurs seulement satisfaisant. Les résultats de cette étude montrent qu’un concert de musique en direct peut améliorer les émotions des patients gériatriques hospitalisés.

Cette étude a évalué l’impact de mini-concerts de musique de vie sur l’humeur de patients gériatriques hospitalisés par rapport à des séances de télévision. Nous avons constaté que la participation à une intervention d’écoute musicale conduisait à des niveaux plus élevés de bonheur ainsi qu’à des niveaux plus élevés de plaisir observé. Une telle intervention simple représente une approche thérapeutique sans effets indésirables et peu coûteuse. Il serait intéressant d’évaluer si les résultats de cette étude peuvent être reproduits dans d’autres contextes. Une autre question qui pourrait éventuellement être clarifiée serait de savoir si les interventions musicales continuent à être bénéfiques au fil du temps ou si les effets de la musique sont durables.

Laboratoire AgeTeQ
Hôpital St. Mary